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WeTransfer revient sur ses conditions d'utilisation après une polémique sur l'Intelligence Artificielle

18 juillet 2025

Plateforme très connue des utilisateurs dans le domaine de la réponse et de la passation des marchés publics, Wetranfert se retrouve au coeur d'une polémique liée à l'IA. La plateforme de partage de fichiers a dû clarifier sa position après que ses nouvelles conditions générales (CGU) ont soulevé des inquiétudes chez les utilisateurs créatifs.

Une modification qui passe mal

Mi-juillet 2025, WeTransfer s'est retrouvé au cœur d'une controverse inattendue. La plateforme de partage de fichiers avait discrètement modifié ses conditions générales d'utilisation en juin, laissant entendre que les fichiers transférés pourraient être utilisés pour entraîner une intelligence artificielle.

L'article 6.3 des nouvelles CGU, prévu pour entrer en vigueur le 8 août 2025, accordait à WeTransfer une "licence perpétuelle, mondiale, non exclusive, libre de royalties, transférable et sous-licenciable" sur les contenus des utilisateurs. Le texte mentionnait explicitement l'usage pour "améliorer les performances des modèles de machine learning".

Des inquiétudes légitimes

La formulation a particulièrement alarmé les professionnels créatifs - photographes, graphistes, vidéastes - qui utilisent massivement WeTransfer pour partager leurs œuvres. Les termes "transférable et sous-licenciable" suggéraient que WeTransfer pourrait céder ces droits à des tiers, tandis que l'absence de mécanisme d'opt-out et de rémunération pour les utilisateurs ajoutait aux préoccupations.

Les réactions ont été immédiates sur les réseaux sociaux, avec des appels au boycott et des recommandations d'alternatives comme Smash ou SwissTransfer.

Marche arrière rapide

Face à la levée de boucliers, WeTransfer a réagi promptement. L'entreprise a publié un démenti, affirmant qu'aucune IA n'était actuellement entraînée sur les fichiers et que l'usage visé se limitait à la modération automatisée.

"Nous n'utilisons pas l'apprentissage automatique ou toute forme d'IA pour traiter le contenu partagé via WeTransfer, et nous ne vendons pas non plus de contenu ou de données à des tiers", a précisé une porte-parole à la BBC.

Nouvelle formulation édulcorée

WeTransfer a reconnu que la formulation prêtait à confusion et a réécrit la clause. La nouvelle version se limite désormais à : "Vous nous accordez par la présente une licence libre de droit nous autorisant à utiliser votre Contenu dans le but de faire fonctionner, développer et améliorer le Service, le tout conformément à notre Politique de confidentialité et de cookies".

La version finale supprime toute mention à l'IA et se contente d'une licence d'exploitation "libre de droit", dans le seul but d'opérer et d'améliorer le service.

Le contexte du rachat

Cette polémique intervient quelques mois après le rachat de WeTransfer par l'éditeur italien Bending Spoons, déjà propriétaire d'Evernote, Filmic Pro ou Meetup. Bending Spoons a pour habitude de fortement tailler dans les équipes après un rachat pour limiter les coûts.

Alternatives plébiscitées

L'incident a mis en lumière plusieurs alternatives respectueuses de la vie privée :

  • SwissTransfer un service proposé par Infomaniak, orienté vers la protection des données
  • Smash un service français qui a réaffirmé ne pas exploiter les fichiers à des fins technologiques
  • TransferXL une alternative néerlandaise mentionnée par les utilisateurs

Pour ceux souhaitant continuer avec WeTransfer, il reste possible d'utiliser une archive ZIP protégée par un mot de passe ou des outils comme PicoCrypt ou Cryptomator pour chiffrer les données en local avant envoi.

Une tendance plus large

Ce n'est pas le premier service du genre à attirer les foudres de ses utilisateurs à cause de l'IA. En décembre 2023, Dropbox avait été accusé de partager des données avec OpenAI avant de clarifier sa position.

L'affaire illustre une tendance de fond sur le secteur, où la frontière entre amélioration du service et exploitation commerciale des contenus devient de plus en plus floue.

Impact et perspectives

Si ce rétropédalage apaise partiellement la fronde, l'affaire a ébranlé la confiance d'une partie des utilisateurs, qui restent vigilants face aux usages flous des données dans l'ère de l'IA.

L'incident révèle la sensibilité croissante des utilisateurs aux questions de protection des données, particulièrement dans le contexte de l'explosion de l'IA générative. Il souligne également l'importance pour les entreprises tech de communiquer avec transparence sur leurs intentions concernant l'utilisation des données utilisateurs.

Avec cette nouvelle mise à jour des CGU, WeTransfer tente d'être rassurant. Toutefois, de nombreux utilisateurs ont perdu confiance et conseillent soit de chiffrer leurs documents avant de les envoyer pour éviter que WeTransfer ne puisse les lire, soit de partir vers un concurrent.

La date du 8 août 2025 reste celle de l'entrée en vigueur des nouvelles conditions, donnant aux utilisateurs le temps de décider s'ils acceptent ou non les modifications proposées.

Jurisprudence

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Actualités

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(c) F. Makowski - Formateur et consultant en marchés publics pour entreprises et acheteurs publics - Ingénieur ENSEA et juriste en droit des contrats publics